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CANTI (titre à définir)

TRIPTYQUE CONTASTORIE

 

Un madrigal de chants issus de la tradition orale italienne.

Un voyage du sud au nord de l’Italie, avec des chants et leur propre gestuelle ; des harmoniques vocales qui nettoient les âmes pour puiser dans la terre, dans la popularité, la force des révoltes à venir.

 

Madrigal : Pièce musicale vocale, à plusieurs voix, sur un poème profane.

CANTI (titre à définir) est le troisième volet de ce triptyque. Un projet de chants italiens, issus de la tradition orale, sous la direction musicale de Brigida Romano avec qui plusieurs d’entre nous explorent ce répertoire depuis des années.

Nous travaillons à une sélection des chants basé sur le travail de recherche musicologique et les récoltes effectuées par Giovanna Marini, Elsa Guggino, Rosa Balistreri, Giovanna Daffini, Alan Lomax, Alberto Favara et Dario Fo, entre autres.

 

La matière sélectionnée représente les moments de vies. Qu’ils soient sacrés, de révolte, de résistance, de résilience, … il est important que les chants suivent un chemin narratif pour emmener les spectateur·ice·s dans un voyage organique de sensations et d’émotions.

Ces chants sont ceux d’une culture alternative, indissociable de la parole. Ils ont en commun notamment la sacralisation, ce qui explique que, bien souvent, le chant est selon sa nature lié à une fonction de la vie, sacrale ou non, à une heure du jour, une saison, un âge, un sentiment, un rite...

Ce sont des berceuses, des comptines enfantines, des chants d’amour, des chants de travail durant les fastidieuses heures de labeur pour supporter la fatigue, des chants liturgiques, des chants funéraires pour accompagner la douleur de la séparation, des chants de luttes, de guerre, de révoltes, de désespoir, d’espoir et de joie…

 

Nous voulons faire entendre des voix sacrées, mais aussi des voix orgueilleuses et enragées ; celles des paysan·ne·s et des ouvrier·ère·s agricoles, dont les luttes pour une existence meilleure seront sans relâche ; celles des travailleur·euse·s, des mineurs de soufre et des pêcheurs de thon de Sicile ; les voix fières et impertinentes des mondines ; celles des émigré·e·s qui allaient poursuivre leur rêve de justice dans d’autres terres, celles de résistance et de révoltes.

 

C’est peut-être à cause de ce lien subtil et profond entre la vie et le chant que, quand une bouche s’ouvre pour se laisser aller au chant, nous ne pouvons que nous laisser emporter par des paroles et mélodies qui nous ramènent à un monde qui désormais nous semble lointain.

 

Du fin fond des origines et avec la puissance des traditions, nous voulons proposer un voyage chanté du sud au nord de l’Italie, avec des harmoniques vocales qui nettoient les âmes, construire un assemblage de chants, une dramaturgie, pour un madrigal de révolte, de la terre à la lutte.

 

On entend avec le cœur. La parole est une musique intérieure qui permet le dialogue avec l’autre. C’est ce dialogue qui nous intéresse.

Au-delà du travail des chants, nous allons chercher à construire une dramaturgie, pour que les spectateur·ice·s, puissent comprendre aussi le chemin que nous leur proposons.

 

Il ne s’agira pas d’un concert, mais d’une forme hybride entre chant et récit, où les corps raconterons autant que les voix.

Beaucoup de ces chants sont des chants de femmes. Dans la société patriarcale italienne, les femmes étaient le cœur des foyers. Souvent, c’étaient-elles qui étaient exploitées et malmenées par les patrons. C’étaient-elles, qui restaient au village alors que les hommes partaient pour la guerre ou immigraient. C’étaient-elles qui chantaient le quotidien.

 

L’envie est de partager la scène et nos voix à 6 chanteur·euse·s, en majorité féminines, en mélangeant les « générations ». Ces chants de tradition orale étaient transmis de génération en génération. Encore aujourd’hui dans certains villages, les enfants sont placés au milieu des chant·eur·euse·s pour qu’ils absorbent ce répertoire.

 

« C’est un spectacle de chants populaires. Chants populaires sur la lutte, sur la prise de conscience, chants d’amour, chants de guerre, chants de désespoir, chants d’espoir et de joie.

Par contre nous ne nous sommes pas préoccupés de mettre ensemble, en file, comme une espèce de collier, les chants l’un derrière l’autre. Nous nous sommes inquiétés de raconter une histoire. L’histoire des luttes, des souffrances, des espoirs, de l’amour, de la mort.

Et aussi la chose la plus importante que nous avons essayé de chercher à réaliser c’est de faire comprendre, toucher, quelle est l’origine du chant populaire par rapport au geste.

Tout le rythme, l’évolution, les pauses, le son, la mélodie même du chant populaire nait des gestes de travail.

Ce sont les gestes du travail qui déterminent le rythme, l’évolution du chant, les respirations, la mélodie elle-même.

Les respirations, les temps, l’amplitude de la voix, ou bien l’affaissement sur l’abdomen, sont déterminés par la gestuelle du travail. Et donc la métrique aussi est déterminée par elle.

Ça c’est la clé du spectacle.

Naturellement il y a aussi dedans d’autres clés. Par exemple le ressentiment d’ironie, de colère, de douleur mais avec une grande joie, toujours avec une grande joie. »

 

Dario Fo – Prologue de Ci Ragiono e Canto

CREATION

!!! Mars 2025 !!!

Jeu, chant, musique : Ninùccia BERTHET, Jonas HERVOUËT, Martine LÉONET, Fabrice PIAZZA, Brigida ROMANO et Eva ZINGARO-MEIER | Mise en scène et dramaturgie : Fabrice PIAZZA | Direction musicale et arrangements : Brigida ROMANO |Regard costumes et scénographie : Pascale FICHERS

 

Production : Compagnie Odissea | Aides : Corridor ASBL, Acteurs de l’Ombre, Ferme Miss Terre ... | Soutien : la Fédération Wallonie-Bruxelles, La Chaufferie (production en cours)

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